Les entreprises technologiques canadiennes dovient faire davantage de gains
RBCx entend aider les entrepreneurs à bâtir des organisations d'envergure et viables.
Quand on lui parle du nombre croissant de géants technologiques étrangers au Canada, Sid Paquette, qui se considère pourtant comme optimiste, évoque le classique verre à moitié vide.
Certes, le chef de RBCx n’a rien contre les flots de capital-risque qui proviennent d’investisseurs internationaux depuis quelques années. C’est la preuve de la vitalité de l’écosystème canadien de l’innovation et cela laisse présager des perspectives encourageantes.
« On n’investirait pas massivement dans le talent canadien si l’on estimait que notre écosystème n’est pas de calibre mondial, confirme M. Paquette. Un bassin de talents diversifié, certaines des meilleures maisons d’enseignement au monde et d’alléchantes mesures incitatives font du Canada un endroit attirant pour les sociétés étrangères. »
L’intérêt que le Canada suscite en toutes choses sur la scène internationale en a haussé la stature et a contribué, d’un bout à l’autre du pays, à la forte augmentation des emplois dans le secteur technologique, selon CBRE.
Les investissements étrangers ne sont cependant pas à la hauteur du potentiel du Canada, selon M. Paquette qui, avant d’entrer à RBCx, s’occupait, chez l’un des plus grands fonds de capital de risque au Canada, des placements en faveur du secteur technologique et des entreprises en démarrage. Pour remplir le fameux verre, ajoute-t-il, il faut multiplier le nombre de sociétés canadiennes capables de figurer sur la scène mondiale.
« On n’en voit actuellement pas beaucoup qui génèrent la même croissance que les sociétés étrangères, lesquelles exploitent au maximum notre capital humain. Nos entreprises technologiques doivent marquer davantage de points. »
Selon notre interlocuteur, certaines conditions favorables sont déjà réunies. « En matière de création de propriété intellectuelle, nos politiques incitatives sont parmi les plus généreuses au monde. Le Canada offre également d’excellentes conditions sur le plan de la recherche et du développement, de la création d’entreprises et du recrutement. Ce qu’il faut, c’est aider nos entrepreneurs à tirer pleinement parti de ces possibilités, à acquérir les compétences requises, à faire jouer le mentorat, bref, leur donner les moyens de bâtir eux-mêmes des organisations d’envergure et viables. »
Pour cela, l’écosystème canadien doit apprendre à mieux se vendre. M. Paquette aspire à une réforme des lois qui encadrent la propriété intellectuelle et qui, actuellement, permettent trop facilement aux multinationales de récolter les fruits de l’innovation canadienne, « financée dans bien des cas par l’argent public des programmes incitatifs ». Sid Paquette suggère aussi d’« intégrer les mesures incitatives au système » afin de conserver nos éléments talentueux et, parallèlement, de trouver le moyen de « rationaliser » le processus d’immigration afin que les nouveaux arrivants puissent s’installer plus vite au Canada.
Les banques pourraient aussi contribuer davantage à l’étoffement de l’écosystème canadien de la technologie et de l’innovation. « Toutes les grandes banques peuvent fournir des capitaux, mais nous devons mieux exploiter les possibilités qu’offrent les prêteurs. »
C’est l’objectif de RBCx, qui s’est récemment associée à RBC Ventures afin de trouver de nouvelles façons de générer de la valeur pour les entreprises technologiques – à quelque étape qu’elles soient rendues – et de les aider à étendre leurs activités.
Compte tenu de la synergie entre les deux partenaires, la nouvelle entité RBCx a toute sa raison d’être. « L’équipe Ventures établit des partenariats avec une multitude d’entreprises, puis achète et investit avec elles, explique M. Paquette. Dans plusieurs cas, elle en assure l’exploitation et dispose de toutes sortes de gens talentueux qui, du développement au marketing, peuvent les aider à croître. RBCx, elle, est en lien avec des sociétés de capital-risque, des entrepreneurs, des exploitants et des membres de conseils d’administration présents dans le secteur technologique. Notre équipe est la somme de cette expertise, de ces réseaux et de ces compétences. »
Point important à noter, ajoute M. Paquette, la mise sur pied de RBCx a aidé la Banque à offrir sur le marché un cadre unique permettant de « transformer les entreprises canadiennes en sociétés mondiales qui feront autorité ». Alors que le secteur technologique éprouve de fortes pressions sur les valorisations, il est vital pour les propriétaires des jeunes pousses canadiennes d’avoir accès à des vétérans des affaires, à des précurseurs qui leur ressemblent et à un vaste réseau de conseillers qui pourront les aider à traverser cette période difficile.
De plus, ajoute M. Paquette, il n’a jamais été aussi important d’injecter des doses massives d’innovation dans l’économie, puisque le pays a l’ambition de la rendre carboneutre. « L’humanité ne peut pas attendre pendant 2 000 ans que la nature répare les dégâts. Les corrections à apporter supposent de meilleurs procédés et de meilleurs systèmes. Le moteur ne peut en être que la technologie. »
Le cap que vient de prendre RBCx a suscité des réactions positives sur le marché. « Ils comprennent le message et la valeur intrinsèque de la nouvelle équipe. » Pour ce nouveau chapitre, RBCx commence en force, avec ses 500 employés et les quelque 4 000 clients de la branche Solutions bancaires, dont Paper, General Fusion, Terramerra et League, sans compter toute une brochette d’entreprises technologiques en démarrage, parmi lesquelles Ownr, Mydoh et Dr.Bill.
Alors, quand nous avons demandé à Sid Paquette comment il voyait les perspectives de croissance de l’écosystème technologique canadien, sa réponse a fusé : « Je suis super optimiste. »
On croit déjà voir le verre rempli à ras bord…
Découvrez comment RBCx soutient l’écosystème technologique canadien et les innovateurs les plus audacieux.
Photo : « On n’investirait pas massivement dans le talent canadien si l’on estimait que notre écosystème n’est pas de calibre mondial », confirme Sid.
Photo : Adam (à droite, parmi des membres de son équipe) indique que les activités de cybercriminalité ont été franchisées, comme le ferait un détaillant ou une chaîne d’alimentation pour élargir ses opérations.