
Ce que mon congé de maternité m’a appris…
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Le 3 juillet 2015, à environ 16 h, j’ai modifié ma messagerie vocale professionnelle et j’ai activé mon avis d’absence du bureau alors que je commençais mon congé de maternité. Je devais accoucher le 12 juillet; il me restait donc quelques jours pour me reposer et relaxer en attendant le grand jour. J’ignorais que mes eaux allaient crever quelques heures plus tard et que ma vie changerait complètement! Alors que j’accouchais, je me souviens que mon mari m’a dit : « Peux-tu te retenir un peu pour que le bébé naisse le 4 juillet? » Ce à quoi j’ai répondu : « Ça me passe 100 pieds par-dessus la tête en ce moment! » Bien entendu, notre petit Timothy est né le 4 juillet, au grand plaisir de notre famille et de nos amis, particulièrement de mon mari américain et de sa famille. Timothy aura toujours des feux d’artifice le jour de sa fête.
Mon congé de maternité a eu son lot de hauts et de bas. Honnêtement, il y a eu de nombreux moments décourageants : la routine du changement de couches, les repas, le fait de se dépêcher à manger et les tâches ménagères chronophages, tout ça combiné au manque de sommeil. C’était un réveil brutal par rapport à ma vie antérieure où j’allais travailler, où je passais du temps de qualité avec mon mari et où je socialisais avec ma famille et mes amis. Par contre, tout n’était pas noir! J’ai vécu tellement de moments de joie lorsque je regardais Timothy dormir, sourire, taper des mains et faire ses premiers pas. Lorsqu’il était tout petit, je me souviens qu’il dormait sur mon ventre... Wow, quelle sensation merveilleuse!
Un autre moment fort de mon congé de maternité a été la participation au programme Roots of Empathy avec Timothy. Ce programme vise à prévenir l’intimidation en aidant les jeunes enfants à être plus empathiques. Pour atteindre cet objectif, Timothy était en fait le professeur. Chaque mois, Timothy et moi allions à la même garderie pour que les enfants puissent le voir grandir au courant de l’année. Les enfants attendaient l’arrivée de Timothy avec impatience puis lui chantaient des chansons et jouaient avec lui, tout en constatant ce qu’il pouvait maintenant accomplir par rapport à la précédente visite (rouler sur lui-même, s’asseoir, se lever et marcher). Timothy et moi adorions être parmi ces enfants, et c’était une réelle joie de faire partie de ce programme incroyable!
Au cours de la dernière année, j’ai appris plusieurs choses en devenant parent ainsi que d’importantes leçons de vie qui peuvent s’appliquer à nos cheminements de carrière :
1. Sortir de sa zone de confort
Certaines personnes deviennent parents très facilement alors que d’autres doivent travailler un peu plus fort. Je faisais partie de ce deuxième groupe. En tant qu’introvertie, je ne sais pas naturellement être très expressive et communicative de mes pensées et de mes actions, surtout avec un nouveau-né qui ne rend pas la pareille. Souvent, lorsque j’étais seule avec Timothy, c’était très silencieux. Avec le temps, j’ai pris conscience que je devais commencer à entrer en relation avec Timothy en parlant et en chantant. Dès que je l’ai fait, j’ai pu constater que Timothy était plus actif, intéressé et heureux. Bien que ce ne soit pas toujours naturel pour moi, je me sens plus à l’aise de le faire, puisque c’est devenu une habitude.
Pour faire un parallèle avec notre cheminement de carrière, on doit souvent faire face à des situations qui ne semblent pas naturelles, que ce soit de s’imposer, de parler en public, d’apprendre de nouvelles choses, de s’adapter à un changement, etc. Il est toujours possible de tester de nouveaux comportements dans des environnements « rassurants » en compagnie de collègues proches, lors d’initiatives volontaires, etc. De plus, une conversation avec un supérieur immédiat peut nous aider à trouver les bonnes occasions de tester et de pratiquer ces nouveaux comportements…
2. L’importance de prendre soin de soi
Je l’ai entendu sans arrêt (des médecins, des infirmiers, du personnel des soins à domicile, d’autres mères, de la famille et des amis) que je ne devais pas m’occuper de Timothy au détriment de mon propre bien-être. Que ce soit un massage, faire quelque chose en solitaire (des moments pour SOI), sortir avec des amis ou autres, ces activités n’ont pas nui à ma relation avec Timothy. Au contraire, elles m’ont redonné de l’énergie pour être une meilleure maman.
Revenons à nos carrières… Pour nous surpasser au travail, on doit prendre soin de soi afin de se présenter au bureau du bon pied. On a tous besoin de temps à l’extérieur du travail, que ce soit pour passer du temps avec sa famille et ses amis, s’adonner à ses passe-temps et à ses loisirs, dormir ainsi que vivre des moments pour SOI afin de faire de l’introspection.
3. L’échec n’est pas une fin en soi
Pendant mon congé de maternité, il y a une période où je n’arrêtais pas de me rabaisser inutilement parce que je n’étais pas parfaite avec Timothy. Mon erreur n’était pas ce que je ne faisais pas pour Timothy, mais plutôt que je m’apitoyais sur ces lacunes plutôt que d’apprendre de celles-ci. Même chose pour nos carrières, l’échec n’est pas une fin en soi. C’est plutôt une occasion d’apprendre ce que signifie d’être résilient.
On fait tous des erreurs. Parfois, ce ne sont même pas des erreurs, mais plutôt une décision précise qu’on a prise avec les informations qu’on avait à ce moment-là. Il se peut qu’on n’aime pas les résultats et qu’on souhaite avoir une deuxième chance et recommencer, mais ce n’est pas toujours possible. On peut par contre contrôler la façon dont on passe par-dessus ces erreurs, en étant résilient et en mettant en application les leçons apprises.
Après 12 mois d’arrêt, c’est sans l’ombre d’un doute un ajustement de retourner à la routine du travail. Je suis enthousiaste à l’idée de me joindre à l’équipe des RH, Technologie et exploitation en tant que première partenaire en Ressources humaines. J’ai commencé ma carrière en technologie, donc je suis très contente d’y retourner! Salutations à tous mes compatriotes en mathématiques et en informatique de l’université de Waterloo. Vive les journées de Pi et les cravates roses!
À l’avenir, gérer mon temps et mes priorités au travail sera primordial puisque je dois faire la navette à la garderie pour mon tout-petit et passer du temps de qualité avec lui. Avoir des conversations avec des adultes, boire du café chaud et manger un repas chaud à mon rythme font aussi partie des joies de retourner au travail!